Apprivoiser ses peurs
Prise de parole
“Je ne vais pas y arriver !” Dans une semaine, vous prenez la parole devant un auditoire. Quoique vous fassiez, la peur ne vous quitte pas. Même dans les moments où votre esprit est très occupé, vous la sentez proche en embuscade. Si vous relâchez votre attention, elle déferle. Oppressé, vous déployez des trésors d’ingéniosité pour lui échapper. En vain.
Plus vous résistez, la combattez, plus elle se renforce. La meilleure option ACCEPTER et OSER. Accepter de ne pas être parfait et d’être confronté à ses limites. Plus facile à écrire qu’à faire.
Les deux stimulants dans cette situation sont le stress et la petite voix intérieure.
Le premier, le stress : cette tension intérieure qui nous prépare au combat. Ecrit autrement, cette peur va nous donner l’énergie de préparer la prise de parole et vous exercer. Le stress est nécessaire à la condition de pouvoir récupérer entre deux salves.
Le second, le dialogue intérieur : il est le fruit de nos expériences et conditionnements passés, précieusement conservés dans notre mémoire émotionnelle. L’annonce de l’événement crée une alarme, le cerveau interroge notre mémoire : “Est-ce que cela te rappelle quelque chose ?” Pour peu que les expériences antérieures ne vous aient pas laissé de bons souvenirs, la réponse automatique sera : “Oh oui et tu ne vas pas y arriver” ou “tu dois être plus que parfait”. Ou bien d’autres poisons qui prennent le contrôle de notre cerveau. L’histoire ne s’arrête pas là. L’effet de nos pensées négatives se prolonge dans le corps et elles réactivent les crispations inconscientes qui les accompagnent habituellement.
Les conseils que je propose dans les coachings.
Un prérequis : apprendre à détendre son corps. Un nouvel état d’esprit ne peut s’installer que dans un nouvel état d’être corporel.
1 - Acceptez la politique des petits pas : "Ok c'est ainsi, je continue". On ne peut pas passer de 3/10 à 10/10. Accepter cette évidence vous aidera à lâcher prise. C’est magique.
2 - Encouragez-vous. À la fin de chaque prise de parole, interrogez-vous : qu’est-ce que j’ai réussi ? Puis, "qu'est-ce que je pourrais faire différemment la prochaine fois ? (même une petite chose). Vivez sincèrement vos réussites et vos progressions, ne minimisez pas. En rencontrant vos points de blocage, vous identifiez vos axes de progrès.
3- Expérimentez le plus souvent possible la prise de parole même en famille.
4 - Utilisez la visualisation de l’événement et associez-la à une émotion positive. À pratiquer, une dizaine de jours avant matin et soir. Vous créez un conditionnement positif qui contrecarrera vos automatismes négatifs. “ Quand les pensées perturbent nos attitudes, il faut laisser se manifester le contraire” un aphorisme des Yoga-Sutras de Patanjali (200 ans av J.C.)”. Une pensée qui perturbe est forcément inadéquate, méditer sur son contraire rétablit l’équilibre (extrait du commentaire de Françoise Mazet).
5 - Apprenez à respirer et à vous ancrer solidement dans le sol. Un corps enraciné sert une pensée équilibrée.
6 - Pratiquez la lecture à haute voix en sentant les sensations agréables induites. Vous associez alors ressentis positifs et prise de parole.
7 - Répétez et répétez en sachant par cœur les premières phrases et la structure de l'intervention.
8 - Formez-vous aux fondamentaux “corporels” de la prise de parole : dos solide, regard d’intention et présence vocale.
Voilà votre fil conducteur ou mini programme de coaching. Prêt, c’est parti !