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Image de Win Naing

Le manager doit pouvoir compter sur son corps

Sous le poids des responsabilités, le corps s’affaisse. Le “multitâches” met le cerveau sous pression. Le corps se met au diapason. Il alerte et fait mal : brûlures d’estomac, épaules bloquées, dorsalgies, paroles agressives… Le diaphragme se contracte, la respiration se rétrécit.  L’oxygène manque. Tel un nuage de sauterelles, les pensées déferlent dans un bruit assourdissant, obstruant toute clarté. Tout est en place pour broyer du noir, produire du négatif.  Un collaborateur se présente avec un problème. Votre voix intérieure hurle  : “Mais pourquoi n’arrive-t-il pas avec des solutions ?”.  La coupe est pleine. De retour chez vous, vous soumettez votre corps à un jogging intense, une pilule du bonheur ou un rendez-vous chez le kiné.  Et demain…


Un temps de récupération physique et mentale s’impose ;  il est urgent de faire redescendre votre taux de cortisol. Écoutez votre corps qui crie ; il sait ce dont vous avez besoin. Prenez soin de lui et vous apaiserez votre mental.



Pourquoi le manager a-t-il autant besoin de son corps ?


1- Pour relier.  La voix, instrument du corps, se fait lien avec les autres. Elle invite à la mobilisation ou au retrait. Dans un état de fatigue ou en proie au doute, votre voix est faible, presque intérieure. Vous ne terminez pas vos phrases. Le chapelet de  “euh…”  traduit un esprit cotonneux et sème la confusion  dans la tête de vos interlocuteurs. Les mots se font approximatifs, les raccourcis et généralités pléthoriques.  

Si vous êtes tendu, le souffle manque, la voix monte dans les aigus. L’expérience est désagréable voire inquiétante pour votre auditoire.  

Dans les deux cas,  la pensée juste et la coopération ne sont pas au rendez-vous. 


2 - Pour embarquer son équipe. Le leader inspire le mouvement. Par les émotions qu’il suscite dans ses actes.  Un corps avachi inspirera un laisser-aller, une démobilisation. Un corps raidi par l’anxiété ou une colère intérieure génèrera crainte et insécurité. On procède par imitation. Travailler la congruence entre les pensées, les émotions et le corps est une opportunité de mettre en mouvement les équipes. 

3 - Pour rassurer. La première sécurité sera corporelle et émotionnelle. Regardons les comportements de bons leaders chez les primates ou chez les loups par exemple.  Face au groupe, leur corps se redresse avec une ouverture du thorax, l’énergie est équilibrée. Puissance et stabilité émane de leur posture. David, un mâle alpha chimpanzé est respecté.  A la suite d’un combat avec un groupe de juniors, il est laissé pour mort. Il s’isole et se soigne pendant plusieurs semaines. Ragaillardi, il se lance à la reconquête du pouvoir. Il est encore faible.  Pour réussir, il aligne sa posture sur son projet. Il décide d’incarner la solidité et le courage.  Il envoie deux messages  : le premier “vous pouvez à nouveau compter sur moi” et le second “l’ordre est rétabli”. Je précise que les leaders qui se maintiennent longtemps ne sont pas obligatoirement les plus musclés mais les plus habiles relationnellement.  

Pour l’Homme inscrit dans la verticalité et de plus en plus prisonnier de son mental, le juste équilibre se gagne : 

  • en cultivant l’enracinement (les pieds sur terre). Il évite alors la danse des éléphants d’un pied sur l’autre ou le  trémoussement compulsif sur une chaise. Il renvoie stabilité et confiance.  

  • en développant l’ancrage, la stabilité intérieure, celle qui nous empêche de dériver au gré des courants extérieurs (émotionnels ou événementiels). 


Le yoga (entre autres) permet d’activer les deux. 


4 - Pour réguler les interactions, arbitrer.  Difficile d'être dans l’écoute, la compréhension des émotions des autres si nous ne savons pas ressentir les nôtres. Difficile toujours d’envoyer des messages d’apaisement et de stabilité si notre corps renvoie une agitation émotionnelle. 


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